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CHAPITRE DIXIÈME

tère. Les autres officiers introduits dans l’armée depuis la dernière campagne étaient trop peu nombreux et trop peu habitués au service pour exercer quelque influence : les soldats n’avaient aucune confiance en eux. L’administration de l’armée était déplorable. Celle-ci n’était plus payée depuis un mois qu’avec l’argent des masses appartenant aux corps, et cette ressource ne pouvait durer que jusqu’à la fin de mars. Les approvisionnements étaient nuls ; pour l’entrée en campagne il était impossible d’assurer les vivres pour plus de huit jours. On comptait subsister sur les pays conquis en provoquant des insurrections dans les hautes vallées du nord de la Lombardie et en envahissant les duchés où l’on espérait trouver des ressources suffisantes.

Rien n’arrêtait Charles-Albert dans son idée fixe de s’unir aux Républiques de l’Italie centrale pour faire la guerre à l’Autriche. M. Valerio fut envoyé en mission à Florence et à Rome : c’était envoyer aux gouvernements provisoires de ces deux Républiques l’homme qui formait le trait d’union entre ceux qui avaient organisé l’anarchie dans ces deux pays et ceux qui voulaient l’organiser en Piémont. Toute pensée de résistance à ces entraînements avait disparu par la retraite du marquis Colli. Un dernier