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MES SOUVENIRS

L’armistice Salasco, si fort critiqué, avait été accepté et l’acte de médiation signé l’année précédente par le comte de Revel, son frère ; la paix désastreuse à laquelle le Piémont allait être contraint serait assimilée aux deux actes qui avaient donné lieu à de si violentes attaqués. M. de Revel fut remplacé par M. de Ricci. Celui-ci, qui représentait la Sardaigne aux conférences de Bruxelles, s’était vivement élevé contre la prétention du plénipotentiaire autrichien de ne négocier que sur les bases des traités de 1815. Il était d’ailleurs le frère d’un des ministres qui avaient rompu l’armistice, et l’Autriche le repoussait comme ayant toujours un pied dans les deux camps. M. Boncompagni, ancien ministre de l’instruction publique, avocat de talent, mais étranger à la diplomatie, fut nommé plénipotentiaire avec le général Dabormida. Ces débats de personnes qui donnaient lieu à un échange de notes entre les deux gouvernements avaient refroidi les bonnes dispositions de l’Autriche. Le général de Launay et M. Pinelli qui avait annoncé l’abandon de l’occupation d’Alexandrie comme un acte de déférence envers le roi avaient été forcés de se retirer. Victor-Emmanuel envisageait cependant cette situation avec beaucoup de sang-froid. Il ne cacha pas à M. de Bois-le-Comte qu’il avait vivement combattu la répugnance de