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CHAPITRE DOUZIÈME

casi di Romagna, dans laquelle il engageait le gouvernement pontifical à éviter une nouvelle révolution dans les Marches au moyen de réformes libérales devenues absolument nécessaires.

Lorsque éclatèrent en 1848 les événements de Lombardie, le chevalier d’Azeglio, se rappelant qu’il avait porté les armes dans sa jeunesse, se mit à la tête des volontaires pontificaux pour défendre la cause du roi Charles-Albert. Nommé colonel de cette milice, il fit à Vicence des prodiges de valeur, et il y reçut une grave blessure dont il a souffert toute sa vie.

Le but du roi était d’obtenir une chambre raisonnable qui consentit à ratifier la paix. Massimo d’Azeglio était un homme éminemment distingué par son esprit et son caractère, un des derniers hommes d’élite de l’ancien parti constitutionnel en Italie. Par sa conduite et par ses écrits il avait donné la preuve de ses sentiments conservateurs ; cependant il inspirait une grande défiance à l’Autriche. Sa qualité d’ancien volontaire de 1848, ses ouvrages, ainsi que la blessure par laquelle il les avait sanctionnés, prouvaient à quel point il était attaché à la cause de l’indépendance italienne. Il reconnaissait les impérieuses nécessités de la situation et il ne cherchait pas à les éluder, mais il ne pouvait empêcher qu’à