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MES SOUVENIRS

votre volonté d’être avant tout Français et catholique.

« Je ne vous en dis pas plus. À bon entendeur salut. Usez de l’avis ou n’en usez pas, vous aurez toujours en moi un ami dévoué.

« Étudiez l’esprit dé l’Assemblée nationale. Posez les bases de votre ambition sur un bon terrain. Et croyez-moi, nous sommes dans un temps où la vigueur et la netteté sont les meilleures béquilles pour arriver. Elles ont en outre l’avantage de nous laisser en paix avec nous-mêmes. »

Et le 2 juillet 1851 :

« J’ai passé trois jours à Paris. Tout m’y a paru confusion dans les intelligences, craintes pour l’avenir, mais confiance dans l’issue de la lutte. M. de Falloux va bien de santé, M. Molé m’a paru fort vieilli de visage et M. Guizot de corps, le duc de Noailles extrêmement engraissé, le général Le Flô maigri. »

Il ne me fallait pas peu de diplomatie pour conserver une attitude correcte dans ce conflit d’influences diverses, avec la certitude que la moindre faute serait relevée contre moi sans miséricorde par mon chef, M. His de Butenval.

Au mois d’avril 1851, le duc et la duchesse d’Aumale traversèrent Turin incognito sous le nom de comte et comtesse de Vineuil. Ils descendirent à