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MES SOUVENIRS

porté un couvre-pied superbe, mais très cher, et qu’elle a répondu qu’elle l’achèterait lorsqu’elle serait en couches de son second enfant. Elle ne le désire pas de suite cependant : l’empereur sait ses raisons. Elle a été très choquée de voir les dames venir au théâtre en peignoir et en bonnet : Mme  de Montesquiou lui a dit que ce n’était pas convenable. Elle se plaint du froid ; elle est de plus en plus triste de l’absence de l’empereur : on s’en aperçoit à son visage ; elle ne dort plus et rêve à lui. Elle finira par en devenir malade. Le roi de Rome n’était pas du voyage. Elle reçoit de ses nouvelles : il souffre des dents. La princesse Pauline est à Bruxelles : elle ne l’a pas engagée à s’établir à Laëken, ne sachant pas si cela plairait à l’empereur. Elle prévient l’empereur que sa sœur sera furieuse contre elle, mais au fond c’est sa faute, puisqu’il ne lui a pas répondu ce qu’elle avait à faire. « Pardon, dit-elle en terminant sa lettre, de t’ennuyer de ces bêtises. » Enfin l’empereur lui dit de venir le retrouver à Ostende. Marie-Louise est dans la joie ; elle pourra donc lui dire de vive voix combien elle lui est attachée. Elle signe toujours : Ta fidèle épouse et amie.

Malgré toutes ces démonstrations de tendresse, la marquise Scarampi semblait croire que jamais Marie-Louise n’avait aimé Napoléon et que si elle