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CHAPITRE QUATRIÈME

lendemain, 8 février, une notification publiée dans la Gazette officielle annonçait au peuple sarde la volonté du roi d’accorder une constitution.

Quelques semaines après, les Milanais chassaient les Autrichiens. « Nous n’aurions que cinq mille hommes que nous devrions sur-le-champ courir à Milan, » écrivait Camille de Cavour dans le Risorgimento qu’il rédigeait.

À cette époque, l’homme prédestiné, l’homme dans lequel le génie politique de l’Italie devait plus tard s’incarner, l’homme d’État hardi, qui à travers d’immenses difficultés était destiné à fonder le royaume d’Italie, le comte Camille Benso de Cavour n’était que le fondateur et le directeur d’un journal. Sorti de l’académie militaire de Turin avec le grade de lieutenant du génie, il était peu après par sa démission rentré dans la vie privée pour fortifier son esprit dans l’étude des sciences et de l’histoire, et pour l’élargir par des voyages. Il ne se doutait sans doute pas lui-même que le titre choisi par lui pour son journal, la Résurrection de l’Italie, deviendrait un jour par ses soins une éclatante réalité.

Résolu à intervenir pour défendre les Milanais contre un retour offensif de l’Autriche Charles-Albert partit de Turin, le 26 mars, à 11 heures du soir, avec son premier écuyer, le marquis Costa de Beau-