Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 3, Pour les voleurs, 1916.djvu/7

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l’estenner. Puis il lui avait happé toutes ses cennes et son bleu mouchoir avec ses usteyes et encore sa casquette avec.

Et on n’el pou piçi todi, téllemint qu’il est habeye, dit ma tante en riant. Mais Baiwir dit que le garde champette a fort peur de Gigot et qu’il va toujours se promener du côté qu’il n’est pas. Et quand Gigot est soûl et qu’il dort toute la journée dèsconte une haie aux Deux Boulions, le garde champette fait les qwances de ne pas le voir pour ne pas se battre avec lui et se faire déchirer ses affaires. Parce que quand Gigot est fâché il pousse son bras dans le saro de l’autre et il tâche de l’déchirer en lui tirant sur la figure, puis il donne des coups de tête dans le ventre.

C’est qui donreut l’côp d’el moert, savez, dit Baiwir d’un air capable. Et il raconte encore que c’est sans doute chez Groubiotte que Gigot va se cacher quand les deux gendarmes de Soumagne passent de temps en temps par ici le dimanche après-midi. C’est là qu’il va s’habiller à femme pour aller attaquer les gens sur les routes.

Oh awet allez, dit mon oncle, ils fet ine bande neure essonle. Ci deut esse Groubiotte qui va s’disfer des affaires qui l’aute a happé. Il les va suremint rimette à Lige dé costé del rowe del Crasse Poye wisse qu’i n’a des r’vindeux.

Groubiotte, lui, il reste pas loin de chez nous, dans une toute petite maison de vieilles pierres avec un toit de paille brun qui goutte encore bien longtemps après qu’il ne pleut