Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 3, Pour les voleurs, 1916.djvu/9

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Taihive, scélérat, qu’elle dit ; qu’è sé-t-on, si c’est des voleurs ?

— Vous le dites tout le temps, et Baiwir vient toujours le raconter.

Ci n’est nin des raisons çoula. On n’a nolle prouve èdon. Ni l’allez nin rèpoerter fou d’chal savez, pasqui c’est vo qui les gendâres vinrît qwèrit !

— C’est bon, mon Dieu, je n’dirai plus rien ; j’ai encore plus peur des gendarmes avec leur gros poyou bonnet que des voleurs. Mais tout le même, je croyais que les voleurs ce n’étaient pas des laides gens que tout le monde connaît comme Groubiotte. Parce que un jour, mon ami Zante de chez Djôr m’a montré en dedans de la couverture de son cahier qu’il avait fait des portraits.

Il y avait un roi avec une couronne, un l’empereur avec une grande n’épée, le pape avec un haut chapeau. Puis il m’a montré un autre portrait, un homme méchant avec une grosse barbe noire et une croix sur le front, et monté sur un cheval, avec tout plein des couteaux et un grand manteau qui pend.

Et Zante qui faisait des hauts sourcils en me montrant le portrait m’a dit tout bas : Un voleur ! et nous avons eu fort peur tous les deux.

C’est à ce vrai voleur-là que je pense maintenant que mon oncle dit qu’on va aller dormir.

Awet djan ! no l’lairan ax rése po houye, dit le gros Baiwir, et il rafle encore une poignée de marrons, les derniers qui restaient,