» cours aux sentiments qui m’agitent, et de
» vous faire part, en retour à la tendre missive,
» dans laquelle vous me communiquez
» les transports dont votre âme est émue à
» l’aspect de mes appas, qu’à mon tour mon
» cœur n’a pu rester insensible à la vue de
» tant de générosité, de grandeur d’âme, en
» un mot de tous les nobles sentiments que
» le cœur féminin se plaît à évoquer chez le
» héros préféré et dont il aime à le parer.
» Nonobstant le doux émoi que ce sentiment
» fait naître en mon âme troublée… »
— Halte ! à c’t’heure, crie-t-elle Trinette, quand elle voit que j’attaque la troisième page de la lettre ; j’ai écrit un peu gros parce qu’il paraît que son galant n’entend pas fort clair.
— Halte ! layans-le à rése, po poleur mette co ine aute affaire.
Alors j’écris en ouvrant une parenthèse, comme le maître l’a dit : (Lisez le reste page 27 dans le vert livre).
Trinette referme le livre et l’essuie, malgré qu’il n’est pas sale.
Il est mis dessus Le petit Secrétaire amoureux ; elle le renveloppe dans son papier de gazette et le remet dans le coffre.
— Qu’allans-gne dire à c’t’heure ? I fâreut n’saquoè rapport à s’mestix, à çou qui k’nohe et qu’ainme li mix.
— C’est un soldat, est-ce pas ? Alors, la guerre ?
— Taisse-tu, malheureux, ti m’fais sogne. On n’jasse nin d’ine pareille affaire.