faire des remontrances à Bruggle. Déjà il a demandé le numéro de la jeune fille.
— Allô. C’est moi Pierre. Tu n’es pas encore à table ?
— J’allais m’y mettre.
— Tu ne veux pas dîner avec moi.
— Si. Où ? J’arrive.
Un quart d’heure plus tard, Pierre et Diane venus chacun de son côté, à la porte du restaurant.
— Bonjour Diane.
— Bonjour Pierre. Tu as l’air tout chose. Malheureux ?
Pierre sans répondre prend le bras de Diane, le serre et cette fois sans feintise. Ils entrent, s’installent. Diane heureuse, amusée d’être appelée « Madame », Pierre un peu grisé par la faim, la chaleur. Il regarde Diane mais très vite ne la voit plus. Dans la cabine téléphonique il a suffi d’un mauvais gribouillage sur un mur (n’importe quoi d’ailleurs eût été un aussi bon prétexte) pour que la jeune fille s’interposât. Dès lors, quoique absente, et destinée humainement à ne rien savoir de son anxiété, des paroles qui la suivraient, elle était devenue le témoin de la fiévreuse attente de Pierre et de l’indifférence (supposée à la lenteur des postières) de Bruggle. Or maintenant, délivré en fait de tout souci imputable à Bruggle, ne le voyant pas mais assez sûr de sa présence prochaine pour ne plus s’inquiéter, souffrir, entre lui et Diane descend un brouillard dont