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et qui ne pourraient y être pour elle, par conséquent, que des serviteurs inutiles.

Le prince n’insista pas, et, le lendemain, sa femme quittait Saint-Pétersbourg.

Quarante-huit heures plus tard, Paul Meyrin recevait de Kœnigsberg une dépêche, impatiemment attendue, qui lui annonçait l’arrivée de sa maîtresse à Paris.


V

PRINCESSE ET MODÈLE


La princesse Olsdorf, cela se conçoit aisément, n’était pas une inconnue pour les parents de Paul Meyrin. À son retour de Russie, pressé de questions par les siens sur les divers épisodes de son voyage, le peintre avait bien été forcé de leur parler des Olsdorf et de l’hospitalité qu’il avait reçue à Pampeln. Il avait dû également leur laisser voir le portrait de la princesse, puisque cette toile devait être exposée au prochain Salon.

Il nous faut donc présenter ici à nos lecteurs la famille Meyrin, au milieu de laquelle vont se dérouler plusieurs des scènes les plus importantes de ce récit.

Dix ans à peu près avant l’époque où nous sommes arrivés, cette famille avait quitté Bucarest pour venir habiter Paris. Frantz Meyrin, le frère aîné de Paul, était un violoniste d’un certain talent. Il faisait partie d’un orchestre de tziganes dont les concerts, en Autriche et en Allemagne, étaient fort suivis. L’artiste roumain n’avait accepté les offres du barnum qui les exhibait, lui et ses compagnons, de pays en pays, qu’avec l’intention de se