Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il me faudrait mentir, et s’il apprenait un jour ma complicité volontaire, que penserait-il de moi ? Non, le mieux, pour tout le monde, croyez-le, est que je ne connaisse pas M. du Longpré. Devenez sa femme ! Oh ! j’en serai ravi, et alors, comme je n’aurai aidé en rien à son bonheur, j’aurai le droit de lui en adresser mes compliments sincères. En attendant, ne lui parlez pas de moi.

Gabrielle avait accepté sans broncher cette leçon sévère de M. de Martry ; c’est à peine si ses lèvres avaient esquissé un sourire, si ses sourcils s’étaient rapprochés.

— Soit ! lui dit-elle, lorsqu’il eut terminé. Et avec Richard, quelle conduite comptez-vous tenir ?

— Oh ! répondit vivement l’ancien officier de marine, avec Richard, c’est différent, car, de ce côté-là, je puis vous rendre tous les services en mon pouvoir. Inutile d’abord de vous affirmer que je ne lui parlerai pas de votre retour ; mais je continuerai à le voir et compléterai de mon mieux sa guérison. Ce sera ma façon de vous être utile à tous deux. Cela vous va-t-il ?

— Parfaitement, et je vous remercie pour cette seconde partie de votre petite mercuriale, mais avouez, commandant, que, vous autres hommes d’honneur, vous avez une morale facile.