Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/212

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quents à notre époque qu’ils émeuvent à peine.

Cette fois, le fait était fort piquant, car il avait pour théâtre un monde plus à l’abri qu’aucun autre de semblables catastrophes, et pour héros le membre d’une corporation particulièrement honorable.

Il s’agissait d’un notaire des environs de Paris, M. Daubray, qui s’était enfui laissant un déficit de près de deux millions et cent dossiers en complet désordre.

Ce n’était pas seulement un désastre financier pour de nombreuses familles, mais encore une source intarissable de difficultés.

Or, M. Daubray était une des victimes de mademoiselle Berthier. On ne savait trop dans quelles circonstances l’officier ministériel et Gabrielle s’étaient rencontrés ; on supposait que c’était à l’occasion de l’achat fait par cette dernière d’une maison de campagne ; mais ce qu’il y avait de certain, c’est que M. Daubray, comme tant d’autres, s’était attelé au char de la célèbre courtisane, et que son amour lui coûtait l’honneur en même temps que la fortune.

On ignorait que les relations du notaire et de mademoiselle Berthier dataient de l’époque où celle-ci s’était absentée de Paris pour cacher ses