Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sées. Aujourd’hui même, j’irai chez Richard et ferai en sorte de rencontrer Gabrielle. Mais il ne faut pas nous le dissimuler, s’il y a parti pris de cette infernale créature, nous nous briserons contre une muraille d’airain. Enfin, nous allons voir ; demain, je vous donnerai des nouvelles exactes. Ah ! mon cher ami, que je savais bien ce que je faisais, il y a quelques années, lorsque je refusais de vous faire savoir où l’on élevait Jeanne ! Vous n’auriez pas dû chercher cette fillette.

— Je viens de vous dire que le hasard seul a tout fait.

— Oui, mais vous vous êtes hâté d’en profiter. Pourvu que Gabrielle ignore tout cela.

— Quel danger y verriez-vous ?

— Quel danger, mon pauvre ami ? Un terrible ; car si Gabrielle sait que vous avez vu Jeanne, que vous l’aimez, que vous la désirez, elle sera impitoyable. C’est une femme capable de tout. Vous ne l’ignorez pas. Enfin ne perdons pas un instant. Retournez-vous chez vous ?

— Oui.

— Alors jetez-moi rue des Martyrs ; je vais commencer ma campagne par l’atelier de Richard.

Les deux amis montèrent en voiture, et lorsque, dix minutes plus tard, M. du Longpré quitta M. de