Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/243

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en rapport avec la mission qu’il venait remplir.

Il lui sembla qu’au moment où il entrait dans la pièce où l’avait précédé Gabrielle, quelqu’un s’en échappait, et il pensa que ce quelqu’un pouvait bien être Richard.

Cela le mit encore sur ses gardes. Le commandant savait bien que, chez les femmes de la nature de mademoiselle Berthier, le sourire est trop souvent le reflet de la mauvaise pensée.

Aussi, pour lutter à armes égales contre son redoutable adversaire, répondit-il à Gabrielle qui avait renouvelé sa question :

— Mon Dieu ! madame, vous devez un peu ma visite au hasard, je dois vous l’avouer, dussiez-vous en accuser ma galanterie et…

— Voyons, commandant, est-ce que vous m’appelez : Madame, sérieusement ? interrompit mademoiselle Berthier avec un éclat de rire qui déconcerta M. de Martry. Comment ! vous un homme pétri d’esprit et d’indulgence, vous avez cet horrible défaut, pour les hommes, qu’on appelle : la mémoire ! Vous vous souvenez toujours de cette vieille querelle où vous avez pris le parti d’un étranger contre moi ; moi, votre Gabrielle !

— Dame ! c’est que ce parti était…

— Prenez garde, vous allez me dire une chose