Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/290

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quis bien vite du nom et de la situation sociale de ce privilégié.

Ne pensant certes pas commettre une indiscrétion, car il ne se doutait guère de ce qui allait se passer peu d’instants après, M. de Joigné n’avait pas hésité à satisfaire la curiosité générale, et c’est ainsi qu’on avait appris que l’inconnu s’appelait Paul du Longpré et était un des industriels millionnaires de Paris.

Il n’en fallut pas davantage, vu le milieu où nous avons conduit nos lecteurs, pour que les plus piquantes suppositions prissent immédiatement leur essor. Le nouveau venu fut bientôt désigné comme la victime par le sacrifice de laquelle mademoiselle Berthier allait signaler sa rentrée dans l’arène de la galanterie.

On ne pensait guère que la terrible fille d’Ève voulût faire plus encore qu’un amant de celui dont quelques-uns peut-être enviaient déjà le sort.

Gabrielle, on le conçoit aisément, n’en fut que plus entourée lorsqu’elle rentra dans le bal, où, soit parce qu’elle voulait détourner les soupçons, soit parce que son orgueil satisfait la disposait à la bonté, elle fut plus charmante que jamais avec tout le monde.

Seuls, MM. Dusert et de Joigné ne s’approchèrent