Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/120

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pensionnaire des Visitandines pour soupçonner la véritable cause de la visite de cet étranger à la villa. Néanmoins, pour ne pas arriver à Verneuil le lendemain, trop peu de temps avant le duc et Guerrard, elle partit le soir par le train de cinq heures.

Au même instant, Robert rejoignait Paul au Cercle impérial et lui disait, après l’avoir emmené dans un salon désert :

— Je crois que tout va bien. Mme  Frémerol est une femme fort intelligente. Nous nous entendrons à merveille, je l’espère.

— J’en étais certain d’avance !

— Quant à sa fille, car elle m’a dit franchement la vérité relativement à son état civil, elle est ravissante, à en juger par le portrait qu’elle m’a fait voir, mais comme elle désire que je m’en assure par moi-même et qu’elle veut sans doute savoir aussi, avant d’aller plus loin, si je plais à Mlle  Claude, il est convenu que nous irons demain à Verneuil.

— Comment, nous ! Pourquoi nous ?

Mme  Frémerol pense fort sagement que ma présence semblera beaucoup plus naturelle à sa fille si tu m’accompagnes, toi le vieil ami de la maison, le sauveur !

— C’est vrai. À quelle heure partirons-nous ?

— Par le train de dix heures du matin.

— Parfait ! Tu vois que j’avais raison en t’affirmant que tu pouvais te débarrasser de cet honnête Isaïe Blumer et de ses demoiselles à marier. Dans vingt-quatre heures, tu seras fou de ta future. Sais-tu que cela fera à merveille : la duchesse Claude !

Et les deux jeunes hommes, ravis de la tournure