Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/161

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— Quoi donc ?

— Que vous alliez faire vos couches à Verneuil.

— C’est vrai ! Je n’y avais pas songé ! Hélas ! le voudra-t-il ?

— Peut-être ! Il comprendra tout ce qu’il y aurait de douloureux pour vous à n’être pas assistée de votre mère en une pareille circonstance. D’abord permettez-moi une question qui ne m’est dictée que par ma respectueuse affection, déjà si vieille. Comment êtes-vous avec le duc ou plutôt comment est-il avec vous ?

Claude rougit un peu et répondit en s’efforçant de sourire :

— Robert est toujours le même. S’il me paraît avoir repris quelques-unes de ses habitudes parisiennes, ce à quoi je devais m’attendre, m’a dit ma mère, lorsque je suis revenue de voyage, il est du moins fort attentionné. Il s’inquiète de ma santé, me fait mille recommandations de prudence ; mais, je l’avoue, il reste rarement à l’hôtel. Ce qu’il fait, je l’ignore. D’ailleurs, la vérité, c’est que je ne le questionne jamais.

— Et Gontran ?

— Je n’ai pas à me plaindre de lui. Toutefois je ne puis me dissimuler qu’il m’aime peu, et il est probable qu’il m’aimera moins encore quand j’aurai un enfant auquel son père donnera, c’est bien certain, une part de son affection.

— Il faut chasser toutes ces pensées-là pour ne songer qu’à vous seule. Voulez-vous que je dise un mot à votre mari de notre projet de Verneuil ?

— Oui, je vous en serai bien reconnaissante, car je n’oserais pas le faire moi-même.