Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est dans cette disposition d’esprit qu’il demanda à son ami :

— As-tu songé à prendre quelques mesurer relativement aux couches prochaines de la duchesse ?

— Quelles mesures ? interrogea Robert, tout surpris.

— Dame mon cher, les femmes, en ces circonstances, ont toujours une mère, une parente ou une amie auprès d’elles.

— Ah ! je comprends ! J’aime beaucoup la duchesse et je suis prêt à tout pour que les soins les plus grands lui soient donnés ; j’ai déjà prévenu le docteur Depaul ; mais tu ne t’imagines pas cependant que je permettrai à Mme  Frémerol de s’installer ici, ni même d’y venir. Est-ce que ma femme l’a jamais pu croire ?

— Pas le moins du monde ; elle n’y songe pas ! Mais peut-être y a-t-il un moyen de sauvegarder ta juste susceptibilité et de ne pas cependant laisser Mme  de Blangy-Portal tout à fait seule.

— Alors c’est sa tante qui…

— Non, pas plus Mme  Ronsart que Mme  Frémerol.

— Que veux-tu dire ? Explique-toi !

— Si ta femme allait simplement faire ses couches à Verneuil !

— Par exemple ! Tu trouverais cela tout naturel !

— Absolument.

— Eh bien ! je ne suis pas le moins du monde de ton avis.

— Ah bah ! Pourquoi ?

— Je suis né dans cet hôtel ; Gontran, lui aussi, y est venu au monde ; si Claude me donne un fils, il doit naître ici. Il me semble que s’il voyait le jour