Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/174

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promenant doucement ses lèvres, encore crispées par la douleur, sur ce petit être qui sortait d’elle, elle remercia Dieu de le lui avoir donné.

Le duc fut parfait ; il complimenta l’accouchée, embrassa l’enfant, passa cette nuit à la villa, et, le lendemain matin, il arrêta d’un commun accord avec la duchesse, Mme  Frémerol et Guerrard, la grande question du baptême.

Après avoir bien pesé le pour et le contre, il fut décidé que le bébé serait ondoyé à Verneuil et baptisé plus tard à Paris, où on pourrait lui choisir un parrain et une marraine parmi les intimes de la famille.

En attendant, il s’agissait de déclarer le nouveau-né.

L’éminent docteur Depaul avait rédigé la veille, avant de partir, sa déclaration professionnelle. Robert s’en munit et se rendit avec Guerrard à la mairie, où l’enfant fut inscrit sous le nom de Thérèse-Anne, fille de Bernard-Robert, duc de Blangy-Portal, et de Claude-Alexandrine Lasseguet.

De la mairie, les deux amis passèrent au presbytère, et l’abbé Marion, curé de Verneuil, vint dix minutes plus tard ondoyer le nouveau-né.

Il est inutile de dire que cette cérémonie lui valut, de la part de Mme  Frémerol, une offrande princière pour son église et ses pauvres.

Au même instant, un étrange individu, de quarante-cinq à cinquante ans, maigre, d’aspect famélique et affligé sans doute d’une maladie des yeux, car il portait de grosses lunettes bleues, se présentait au greffe de la mairie et demandait obséquieusement au secrétaire l’autorisation de jeter un coup d’œil sur le registre de l’état civil.