Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/176

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guet, qui devrait s’appeler Claude-Alexandrine Mourel, puisque cette grande dame est tout simplement la fille de ta femme et conséquemment la tienne, en vertu de l’axiome légal : Is pater est quem nuptiæ demonstrant.

« On n’a pas oublié ses classiques !

« Rose a fait un faux pour ne pas donner ton nom à son enfant, dont le père est probablement ce gentil garçon, Albert Rommier, qui l’a si lestement enlevée de Reims le lendemain de ta condamnation.

« Il est vrai qu’elle ne pouvait guère avouer ça !

« Avec ce que je t’ai déjà écrit précédemment, te voilà donc bien fixé pour agir à ta guise le jour où tu voudras rentrer à Paris, jour prochain certainement, puisque tu es, depuis plusieurs mois déjà, en pleine jouissance de la prescription légale.

« Alors à bientôt. En attendant, ton vieil ami, tu peux y compter, ne perdra de vue aucun de ceux qui t’intéressent à tant de titres divers.

« Charles Durest. »

Cette étrange épître ainsi terminée, l’ancien clerc d’huissier, que nos lecteurs ont déjà reconnu, le complice du faussaire Mourel, la glissa dans une enveloppe, sur laquelle, de sa plus belle plume et en grimaçant un mauvais sourire, il moula cette adresse :

« Master William Dickson, propriétaire, Panton street, Leicester square, Londres. Angleterre. »

Il n’oubliait rien.

Pendant ce temps-là, heureuse et fière d’être grand’mère, Mme  Frémerol enveloppait elle-même sa petite-fille dans des langes brodés aux armes ducales des de Blangy-Portal.