Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/179

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Robert le comprit si bien, ou il affecta du moins de si bien le comprendre, que le jour où il vint chercher sa femme, il lui dit, ainsi qu’à sa mère :

— Je suis désolé de vous causer autant de peine, mais, vous le savez, nous ne sommes pas maîtres d’une situation que nous avons acceptée tous les trois. Si la duchesse demeurait plus longtemps absente de Paris, on ne manquerait pas d’en demander les motifs, et comme je ne pourrais mettre en avant le mauvais état de sa santé, le champ serait immédiatement ouvert à tous les commentaires. Soumettons-nous donc à la nécessité, mais j’en prends bien volontiers l’engagement, Claude viendra ici tous les étés pendant plusieurs jours, même plusieurs semaines.

Un peu consolées par cette bonne promesse, Mmes de Blangy-Portal et Frémerol se quittèrent, et la première rentra dans son hôtel avec son enfant et sa nourrice, car, bien qu’elle eût exprimé le désir d’allaiter sa fille et que ce projet eût souri à Robert, le docteur Depaul s’y était formellement opposé. Il ne la trouvait pas assez forte pour remplir aussi complètement ses devoirs maternels.

Il avait été convenu entre Claude et Geneviève que, dès que la belle saison serait venue, elles se rencontreraient toutes les après-midi au Bois, dans des allées peu fréquentées. En attendant, on recevrait rue de Prony, chaque jour autant que possible, des nouvelles de la rue de Lille.

Toutes choses ainsi arrêtées, la duchesse et sa mère reprirent, chacune de son côté, leurs habitudes, mais Mme Frémerol parut décidée à recevoir moins encore qu’elle ne le faisait depuis le mariage de sa fille.