Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/323

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On pourrait, il est vrai, répondre à ces suppositions que Mourel avait été victime d’une agression nocturne parce que, dans l’intention sans doute de s’introduire chez sa femme, il était venu rôder pendant la nuit sur le boulevard de Courcelles, où des malfaiteurs l’avaient attaqué ; mais si Geneviève échappait par cette explication à toute accusation de meurtre ou de complicité de meurtre, son passé n’en serait pas moins livré à la malignité publique ; et il était aisé de comprendre l’effet que ces révélations produiraient sur le duc de Blangy-Portal, ainsi que l’horrible douleur qu’en ressentirait Claude.

Ces réflexions amenèrent tout naturellement Guerrard à se demander comment Mme Frémerol avait accueilli ces renseignements donnés par la presse, et craignant qu’elle n’en fût effrayée en raison de l’état d’esprit dans lequel il l’avait quittée, il retourna à Verneuil aussitôt après sa consultation.

En arrivant à la villa, vers six heures, il comprit tout de suite, à l’agitation des domestiques, qu’il se passait quelque chose de nouveau, et il ne franchit pas le seuil de la maison sans une certaine appréhension. Mais il fut immédiatement rassuré : il ne s’agissait que du départ de Mme de Blangy-Portal pour le lendemain matin.

Ce fut Claude elle-même qui le lui annonça. Elle avait reçu dans l’après-midi une dépêche de son mari ; il la priait de rentrer à Paris, où il arriverait dans les vingt-quatre heures.

Dans ce télégramme, le duc se disait pas un mot de son fils. Devait-il rester chez sa tante jusqu’à la fin de