Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/329

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Claude alors quitta brusquement la table, les larmes aux yeux, mais sans adresser un mot ni même un regard de reproche à son beau-fils, qui dit aussitôt à l’abbé, avec une sécheresse incroyable pour son âge :

— Ma belle-mère n’est pas contente. Ma foi ! tant pis ! Si elle s’imagine que je vais jouer avec un bébé ! Je ne l’aime pas déjà tant !

Heureusement que la fille de Mme Frémerol n’entendit pas ces odieuses paroles.

Le lendemain, M. de Blangy-Portal arriva à l’hôtel à dix heures. Il embrassa rapidement son fils et sa femme, effleura de ses lèvres le front de sa fille, répondit à peine au salut respectueux de l’abbé Monnier et dit à Claude :

— Je ne vous demande que le temps de me changer, puis je monterai aussitôt dans votre appartement ; j’ai à causer avec vous avant le déjeuner de diverses choses importantes.

En effet, une demi-heure plus tard à peine, Robert rejoignait la duchesse dans le boudoir qui précédait sa chambre à coucher.

Il lui demanda d’abord comment elle et sa fille s’étaient trouvées de leur séjour à Verneuil et aussi comment se portait sa mère ; puis, cela fait, en quelques mots, comme s’il n’eût accompli qu’un devoir de convenance, il ajouta :

— Vous plairait-il de passer quelques semaines à la mer avec moi et les enfants ?

— Vous n’en doutez pas, répondit Claude.

— Eh bien ! je vais télégraphier à Houlgate, où j’ai à peu près retenu une maison, la villa des Roses. Une