Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/336

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— C’est vrai, j’ai lu cette histoire ; mais elle ne m’a pas intéressé autrement.

Il avait répondu cela avec la plus parfaite indifférence, bien que te nom de la mère de la duchesse, arrivant aussi brusquement sur les lèvres de Léa, lui eût causé une certaine émotion.

En effet, c’était peut-être la première fois depuis son mariage qu’une coïncidence toute de hasard lui rappelait ainsi, dans son monde de viveurs, celle dont il avait épousé la fille.

La jeune femme qui ne s’était pas aperçue du mouvement de Robert, poursuivit en riant :

— Moi non plus, ça ne m’émeut pas beaucoup, et j’irai visiter l’hôtel de Marcotte aujourd’hui même.

— Et comme tu paieras comptant, tu pourras débattre le prix de toutes choses.

— Je n’y manquerai pas. Monseigneur me fait l’honneur de déjeuner ici ?

— Non, j’ai beaucoup à faire, mais nous dînerons ce soir au pavillon d’Ermenonville.

— C’est entendu. Embrasse-moi !

La charmeresse avait jeté ses bras autour du cou de M. de Blangy-Portal, qui baisa longuement ses yeux et s’esquiva.

Il avait hâte de causer avec Guerrard, pour savoir si le bruit de ses pertes à Luchon n’était pas venu jusqu’à Paris.

Dix minutes après il arrivait rue du Bac.

Le docteur venait de rentrer et allait se mettre à table. Bien qu’il sût que le mari de Claude était arrivé le matin, il ne s’attendait pas à recevoir sa visite si rapidement. Il n’en courut pas moins à sa