Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/371

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Le brave officier ministériel usait cependant de toutes les fleurs de la rhétorique pour rendre la pilule moins amère à son noble client ; toutefois, ce qu’il lui apprenait n’en était pas moins positif.

« Monsieurle duc, écrivait Me  Andral, j’ai l’honneur de vous adresser la somme que vous désiriez, mais je dois vous informer qu’il me sera impossible, dans l’avenir, de satisfaire à aucune demande d’argent de votre part, car Mme  la duchesse m’ayant réclamé le pouvoir que vous teniez d’elle, j’ai dû le lui remettre, certain que je suis que le retrait de cette procuration était convenue entre Mme  de Blangy-Portal et vous.

« Sa rédaction était d’ailleurs irrégulière et de nature, dans des circonstances qui certes ne sont pas près de se présenter, à engager lourdement ma responsabilité.

« Daignez agréer, monsieur le duc, l’expression de mes respectueux hommages et de mon entier dévouement. »

— Que te diable emporte ce tabellion stupide ! gronda Robert. Quelle idée Claude a-t-elle donc eue là ! Saurait-elle quelque chose ? Il doit y avoir de la Frémerol là-dessous. Il faut que je m’informe aujourd’hui même. En attendant, allons d’abord toucher ces deux cent mille francs-là.

Un quart d’heure après, M. de Blangy-Portal était chez Léa, à laquelle il apprenait qu’il était obligé de se rendre à Lisieux et qu’il irait ensuite à Houlgate.

– À Houlgate ! fit la Morton ; est-ce que ta femme te réclame ?

— Non, mais voilà deux jours que je n’ai pas mis le pied à la villa et…