Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/398

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Frémerol, propriétaire du parc sous les murs duquel le corps dudit Mourel a été trouvé, vous croyez qu’elle ne s’inquiètera pas d’une aussi étrange coïncidence ?

— Je crois surtout, ma chère amie, que votre imagination est trop bonne policière ; mais en admettant tout ce que vous supposez là, rappelez-vous ce que nous avons décidé le lendemain même de cet événement.

— Ce que nous avons décidé ? Ah ! je l’ai oublié ! Répétez-le moi, je deviens folle !

— Voyons, calmez-vous. Voici ce que nous avons arrêté. Si on arrive à découvrir que la femme de Mourel s’est transformée en Parisienne élégante et millionnaire, ce qui est bien peu probable, car il y a maintenant plus de vingt ans que vous avez quitté Reims et que vous avez cessé d’y avoir aucune relation, mais enfin si cela arrivait, vous n’auriez qu’une attitude toute simple à prendre et à garder : vous étiez d’autant plus loin de craindre le retour de votre mari que vous le pensiez mort, ainsi qu’on vous l’avait écrit de Cayenne, et s’il a été tué si près de votre hôtel, c’est que, sans doute, il rôdait sur le boulevard pour étudier la topographie des lieux, afin de s’introduire chez vous.

— Et lorsqu’on saura que, précisément ce jour-là, j’ai passé une partie de ! a soirée dans mon hôtel, avec vous ?

— D’abord, comment apprendra-t-on cela ? Il faudrait qu’on interrogeât vos gens. On ne le fera certainement que si on a des soupçons sur vous. On leur a déjà demandé s’ils avaient entendu des bruits de lutte