Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/403

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la situation, ce n’est pas lui qui s’en irait crier sur les toits que sa femme est la fille de l’héroïne du drame du boulevard de Courcelles. Le bonheur de Claude n’est plus, hélas ! à défendre. Vous n’avez donc à craindre que pour vous seule. Or, si vous ne perdez pas ta tête, si vous ne vous écartez pas de la version que nous avons adoptée, les conséquences de ce terrible événement n’auront vraiment pour vous aucune gravité, lors même que la vérité tout entière serait découverte. Me comprenez-vous bien ?

— Oui, vous avez raison, répondit, après un moment d’hésitation, Mme Frémerol dont l’esprit semblait absorbé dans une idée fixe, étrangère aux explications du docteur ; oui, en effet, ma fille, quoi qu’il arrive, pourra rester en dehors du scandale. Je l’espère et cela me rend du courage. J’en aurais plus encore si vous me juriez d’être toujours le défenseur de Claude.

– Comment pouvez-vous croire que je l’abandonnerai jamais ? Veiller sur elle ne m’est-il pas commandé tout à la fois par le devoir et par l’affection ?

— Alors je puis compter sur vous ?

— N’en doutez pas ! Je suis prêt à lui donner ma vie, s’il le faut !

— Puisqu’il en est ainsi, je retourne immédiatement à Villerville, où ma fille serait venue me voir aujourd’hui si, après avoir lu le Petit Journal, je ne lui avais pas télégraphié que avais besoin de me rendre à Paris. Elle doit être inquiète. Avant de prendre le train, je vais lui envoyer une dépêche pour lui annoncer mon retour, et, certainement, elle viendra demain à Brimborion.

— Et vous serez forte, calme ? À la première alerte,