Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/404

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au premier racontar des journaux, vous ne perdrez pas de nouveau la tête ?

— Je vous le jure !

— À la bonne heure : Soyez-en certaine, à nous deux, quoi qu’il arrive, nous saurons vaincre toutes les difficultés. Quant à la duchesse, ne perdons pas non plus tout espoir de ce côté-là. Qui sait si Robert n’est pas déjà honteux de sa conduite et ne va pas tout tenter pour se la faire pardonner !

Geneviève, sans répondre, tendit ses deux mains à Guerrard, qui les serra entre les siennes, et elle en prit congé, non pas pour se faire conduire à la gare, mais pour se rendre chez Me Duhamel, son notaire, avec qui elle eut un entretien si long qu’elle ne put quitter Paris que par le train du soir, après avoir télégraphié à Claude son retour à Villerville, où elle la priait de venir le plus tôt possible.

Mme de Blangy-Portal, qui attendait impatiemment cette dépêche et que l’absence de son mari laissait absolument libre, partit aussitôt après son déjeuner, et arriva à Brimborion vers deux heures. Son premier soin fut de demander à sa mère le motif de son voyage à Paris.

Geneviève lui répondit :

— J’avais une affaire d’argent à régler avec Me Duhamel ; cela ne t’intéresse pas. Parlons de toi. Alors tu es décidée à accepter la vie que te fait le duc ?

— Absolument, mais je suis également résolue à demander ma séparation de biens. J’en ai prévenu M. de Blangy-Portal et j’ai écrit dans ce sens à Me Andral.

— Prends garde de t’aliéner encore davantage ton