Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/417

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grimace ! Tu n’en as donc pas déjà assez de ce chignon jaune, toi, un vieux Parisien ?

— Tu juges mal Léa. Elle est pleine de cœur et de délicatesse.

— À preuve la bêtise qu’elle t’a poussé à faire à Trouville.

— Lorsque les femmes aiment réellement, elles sont jalouses, et lorsqu’elles sont jalouses…

— Elles demandent des choses idiotes, que leurs amants leur accordent quand ils sont encore plus bêtes qu’elles ! Voilà ma très humble opinion. Sans compter que je ne crois pas le moins du monde à la jalousie, ni même à l’amour de la Morton. Elle n’a d’abord vu en toi qu’un grand seigneur dont la passion la flattait ; puis elle t’a trouvé généreux, rempli d’orgueil, et elle en a abusé, comme c’était son droit et son devoir professionnel. J’attends son amour et sa jalousie à la première fantaisie coûteuse que tu ne pourras plus satisfaire.

— Sceptique ! Mais laissons cela pour une chose infiniment plus intéressante. Tu me disais que Mme Frémorol est malade ?

— Du moins, très souffrante. Oh ! ne cherche pas à me séduire, je ne suis pas son médecin.

— Ah bah ! Comment elle se fait soigner par un autre que par son cher docteur Guerrard ! Je n’y comprends rien.

— Ni moi non plus, mais c’est comme ça ? C’est mon vieux confrère Marceau qui a toute sa confiance. Rien à faire avec moi, mon pauvre Robert !

Paul lançait ces plaisanteries avec de si francs éclats de rire que le duc en était de plus en plus stupéfait.