Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/439

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quelle condition Robert l’autorisait à passer la nuit rue de Prony ; il se réservait d’user de l’influence qu’il avait sur elle pour la décider à se retirer lorsque l’heure de la séparation aurait sonné ; mais il lui apprit qu’il avait télégraphié à Mme Ronsart de venir tout de suite à Paris, et qu’en attendant son arrivée, il allait faire les démarches nécessaires.

Tout cela dit avec un tact infini, Guerrard se fit conduire d’abord au couvent de la Compassion, où il demanda deux religieuses pour veiller la morte, ce qui lui fut accordé immédiatement, et ensuite chez Me Duhamel, à qui il apprit la mort subite de sa cliente.

Le notaire savait le rôle joué jadis par le docteur dans le mariage de Claude, et la mère de celle-ci lui avait évidemment fait part de la confiance qu’elle avait en lui, car il répondit à son interlocuteur :

— Cette fin rapide m’étonne à peine, et la pauvre femme en avait sans doute le pressentiment, car, depuis plusieurs mois, dans un but qu’il ne m’appartient pas de rechercher, elle s’occupait de transformer en titres au porteur sa fortune, qui était considérable. C’était une personne intelligente et de grand cœur. Comprenant que sa succession donnerait lieu à bien des débats pénibles pour Mme la duchesse de Blangy-Portal, elle désirait, autant que possible, les lui épargner. Son testament, qu’elle m’a confié, nous en dira certainement davantage. Je crois que c’est sa tante, Mme Ronsart, qui est sa légataire universelle. C’est à cette intention, du moins, qu’elle s’était arrêtée d’après mon propre conseil et dans un but facile a saisir. Il faudrait donc prier