Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/486

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aille à Verneuil si cela lui plaît : Gontran est déjà en Bretagne ; l’hôtel restera vide ! voilà tout !

Et le lendemain, sans avoir même dit adieu à la duchesse, Robert, en compagnie de Léa, rejoignait M. de Groffen au bord de la mer.

Quelques jours après le départ de son mari, Mme  de Blangy-Portal quitta elle-même la rue de Lille ; mais, avant de monter dans le train de Mantes, elle dit à Guerrard, qui l’avait conduite au chemin de fer :

— Ma tante sera bien heureuse si vous venez la voir à Verneuil.

— Et vous ? dit Paul d’une voix émue.

— Moi, je serais bien malheureuse si vous n’y veniez pas !

C’est sur ces mots que le docteur, le cœur rempli de joie, se sépara de Claude. Mais il n’eut pas le temps de lui rendre de nombreuses visites à la campagne, car soixante-douze heures après son départ, le bruit courait que des négociations secrètes étaient entamées entre le maréchal Prim et le roi Guillaume dans le but d’appeler au trône d’Espagne le prince Léopold de Hohenzollern, et moins de deux semaines plus tard, la déclaration de guerre à la Prusse éclata comme un coup de tonnerre.

On se rappelle l’enthousiasme qui s’empara de Paris à cette occasion, et comment furent accueillis les pessimistes ou tout simplement les sages qui tentèrent de faire voir plus froidement les choses ! À ceux-là, hélas ! l’avenir devait donner cruellement raison !

Mais nous ne parlerons que sommairement et selon les besoins de notre récit des événements terribles