Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/512

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vieille amitié pour M. de Blangy-Portal se réveillait aussi vive, aussi dévouée que jadis.

Le mari de Claude n’était plus le viveur, le débauché, le joueur dont il aimait la femme et dont la femme l’aimait ; c’était seulement le camarade d’enfance, le blessé que l’affection et le devoir lui commandaient de sauver, si la chose était humainement possible.

Aussi, à partir de ce moment, Paul n’eut-il plus d’autre tâche, et le duc, qui avait le sentiment de ses inquiétudes et voyait ses efforts, mais ne s’illusionnait pas sur son état, il le disait lui-même, l’en remerciait chaque instant par un mot ou une pression de main.

L’extraction du projectile ne pouvait être tentée : M. de Blangy-Portal n’avait quelque chance d’échapper à une mort rapide que si la péritonite qui était à craindre ne survenait pas.

Une dizaine de jours s’écoulèrent durant lesquels on put espérer qu’il en serait ainsi, mais, un matin, la complication redoutée se trahit par une fièvre ardente et des vomissements répétés, et le docteur comprit que le duc était vraiment perdu. Ce n’était peut-être plus qu’une question d’heures.

Pendant ce temps-là, il se passait des événements tout nouveaux, mais que Guerrard, entièrement à son ami, connaissait à peine.

Il savait bien que des négociations étaient entamées entre Jules Favre et M. de Bismarck en vue d’une suspension des hostilités, mais il n’en fut pas moins surpris en apprenant, le 29 janvier au matin, qu’un armistice était signé et que l’article 10 des conven-