Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/516

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lui désignant la duchesse d’un regard chargé de tendresse :

— Jadis tu m’as aidé souvent à payer mes dettes ; eh bien ! ami, je te charge d’acquitter la plus sacrée de toutes celles que je vais laisser après moi ! Encore pardon, Claude ! pardon !

Et brusquement, comme si Dieu eût décidé de ne plus lui permettre que ces paroles d’expiation, le duc Robert de Blangy-Portal retomba en arrière en poussant un profond soupir.

Une hémorragie interne venait de le foudroyer.

Claude étouffa un cri d’horreur, ferma pieusement les paupières du mort et se mit à genoux.

Le premier soin de Guerrard, après le décès de son ami, fut non seulement de régler toutes ses dettes, d’accord avec sa veuve et en puisant dans la succession de la pauvre Genevieve, mais, de plus, de reconstituer en partie, en faveur de Gontran seul, la fortune que le duc défunt avait reçue de son père.

Un an plus tard, presque jour pour jour, la fille de Rose Lasseguet échangeait, à la mairie du dixième arrondissement, son noble nom de Blangy-Portal contre celui de Guerrard ; et quelques instants après, modestement, dans une petite chapelle de Saint-Thomas-d’Aquin, devant la bonne Mme  Ronsart et une douzaine d’amis des deux époux, le vénérable curé de l’aristocratique paroisse bénissait cette union.

Rien du passé n’existait plus vraiment ; il n’en res-