Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/118

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Rhéa, à laquelle Jenny communiquait cette correspondance, en riait comme une folle, et Mme  Gould-Parker, qui, d’ailleurs peut-être, ne rêvait aucune aventure, oubliait bientôt les lettres farouches de son époux pour n’être qu’à l’existence folle qu’elle partageait avec sa sœur et ses amies.

Le fameux théâtre était construit. Félix Barthey en terminait les décors avec une activité qui ne s’arrêtait pas.

Lorsqu’elles n’étaient pas à Paris, en ville ou à la chasse, les deux filles d’Elias Panton ne quittaient pour ainsi dire pas le grand atelier du peintre, — deux serres qu’on avait débarrassées de leurs plantes — où il brossait, effaçait et refaisait, au gré de la fantaisie des jeunes femmes, au milieu d’éclats de rire, des allées et venues des visiteurs, dans une intimité charmante, où l’artiste, superbe dans son costume de molleton blanc, moucheté çà et là par les couleurs, comme un habit d’arlequin, oubliait complètement ses travaux importants de Paris.

Le soir, dans le vaste hall de l’habitation, — on était arrivé à la fin de l’automne — Félix Barthey distribuait et expliquait les rôles des pièces qu’on devait jouer pendant l’hiver, et M. Deblain était enchanté du bonheur de sa femme, car l’excellent homme, que ses affaires retenaient toute la journée à Vermel, n’apparaissait jamais à la Malle, sauf le dimanche, qu’à l’heure du dîner.