Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/194

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ces changements qui s’étaient faits en lui, et cette douleur profonde qu’il trahissait de la perte de son ami n’avait fait qu’augmenter les sympathies de tous pour son caractère.

C’est ainsi que vivait l’adorateur de Rhéa, lorsqu’il reçut un matin, de M. Babou, un mot le priant de venir le trouver de suite à son cabinet, au palais de justice. Plemen ignorait que la bière renfermant le corps de M. Deblain fût à l’amphithéâtre, ce transport ayant eu lieu la veille au soir, aussi secrètement que possible.

Il se rendit aussitôt chez le juge d’instruction.

— Mon cher docteur, lui dit le magistrat, qui était en excellents rapports avec lui depuis longtemps, la justice aurait besoin de toute votre science mais je ne sais si vous pourrez lui donner votre concours. C’est seulement par déférence pour vous et par acquit de conscience que, sur l’avis conforme de M. le procureur de la République, fort souffrant en ce moment, je vous ai prié de venir me trouver.

— De quoi s’agit-il ? répondit le savant praticien, un peu surpris de ces préliminaires.

— D’une autopsie.

— Ne suis-je pas toujours à la disposition de la justice !

— C’est que, cette fois, l’examen médico-légal dont nous avons besoin vous sera peut-être bien douloureux à faire.