Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/198

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dessus du cadavre l’appareil d’arrosement à l’eau phéniquée, et le prévint que, sans tarder, il viendrait procéder à son examen.

Cela fait, MM. Babou et Berton s’étaient retirés et le même jour, vers sept heures, alors que la nuit commençait à tomber, le docteur vint s’enfermer avec le seul gardien des morts dans la salle des autopsies.

Quatre jours plus tard, le juge d’instruction reçut du médecin légiste un long rapport, d’une admirable clarté, concluant à la mort de Raymond Deblain, non par une maladie organique de l’estomac, ni par une angine diphthérique, ni aucune des causes naturelles indiquées par le docteur Magnier, mais bien par un empoisonnement par des sels de cuivre. L’analyse chimique lui avait permis de constater la présence de ce toxique dans le foie, le cœur et les poumons du défunt.

La remise au parquet de ces organes, dans des bocaux hermétiquement clos et scellés à la cire, était accompagnée de l’envoi d’une lame de cuivre, portant cette étiquette., de la main même du docteur Plemen : « Cuivre extrait des organes du nommé Raymond Deblain. »

Pour M. Babou, un crime avait donc été commis, ce n’était pas douteux. Quant au coupable, en vertu de l’axiome légal : Is fecit cui prodest, il ne pouvait être que Mme  Deblain, probablement avec la complicité de son amant, le peintre Félix Barthey.