Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/221

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quand on lui annonça Plemen, qu’il connaissait de longue date.

Il le reçut immédiatement et lui dit, en venant à sa rencontre :

— Je me doute bien, mon cher docteur, de ce qui me vaut l’honneur de votre visite. Vous étiez très lié avec les Deblain ; que se passe-t-il donc ? Certains bruits étaient venus jusqu’à moi, mais je ne m’attendais certes pas à l’arrestation de la veuve de votre ami.

— Cette arrestation, mon cher directeur, ne m’a pas moins étonné que vous-même, répondit Erik, et, demain, la ville tout entière en éprouvera une vive indignation. M. Babou, que je viens de voir, soupçonne Mme Deblain d’avoir empoisonné son mari.

— Il est réellement mort empoisonné ?

— J’en ai la certitude, puisque c’est moi qui ai eu le malheur, ne soupçonnant guère quelles seraient les conséquences de mon expertise, de constater cet empoisonnement. Mais est-ce à dire pour cela que Mme Deblain est coupable ? À moins que Deblain ne se soit suicidé, sa mort ne peut être que le fait d’une imprudence de l’un de ses gens. L’instruction éclaircira facilement ce mystère ; mais, en attendant, voilà cette malheureuse en prison préventive, peut-être pour longtemps. Comment supportera-t-elle les tortures morales et physiques de cette détention ?