Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/232

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mier étage, sur le seuil d’une espèce de vestibule qui servait d’antichambre au cabinet de M. Babou.

Il s’y trouvait une demi-douzaine d’individus, hommes et femmes, gens du peuple, assis sur des bancs de bois. Des prévenus, sans doute, dont les regards curieux et moqueurs se fixèrent aussitôt sur elle.

Rhéa hésitait à avancer.

– Voulez-vous que nous restions ici, madame ? lui demanda le gendarme, en s’apercevant de son trouble.

— Oui, je vous en prie, répondit-elle ; merci !

La malheureuse s’appuya sur la balustrade de pierre de l’escalier, pendant que son gardien allait et venait, faisant résonner ses talons sur les dalles du palier.

La veuve de Raymond attendait ainsi depuis près d’une heure, sa voilette baissée sur son visage, et elle comprenait que c’était là une première humiliation que M. Babou lui infligeait bien gratuitement, lorsqu’elle entendit une voix qui appelait :

— La femme Deblain !

À cette façon grossière de la désigner, l’Américaine sentit le rouge lui monter au front ; néanmoins, s’avançant d’un pas assez ferme, elle franchit le seuil du cabinet du juge d’instruction.

Le gendarme était resté dehors. La porte de la pièce se referma aussitôt.