Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/275

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— Je viens vous demander l’autorisation de voir Mme Deblain.

— Voir Mme Deblain ! Vous ! Pourquoi ?

— J’ai eu soin, monsieur, de me munir, avant de quitter Paris, de lettres de recommandation prouvant qui je suis. M. Berton, votre commissaire central, et M. Meursan, le banquier, vous renseigneront à mon sujet. Quant à mon désir de visiter Mme Deblain, il est tout naturel : je voudrais que cette pauvre femme fût assurée qu’elle n’est pas seule, isolée, sans défenseur.

Ce dernier mot sonna probablement fort mal aux oreilles de M. Babou ; car, sans hésiter, il répondit brusquement :

— C’est impossible ! La prévenue est au secret ; personne ne la verra tant que mon instruction ne sera pas close.

— Je regrette profondément cette sévérité.

— Je n’agis jamais par sévérité, mais par devoir.

— Alors M. Elias Panton lui-même ne pourra pas communiquer avec sa fille ?

— Pas plus lui que qui que ce soit, si, lors de son arrivée ici, je ne le juge pas à propos.

— Pouvez-vous tout au moins prévoir quand vous lèverez ce secret, isolement si pénible déjà à subir pour un homme et qui, pour une femme telle que Mme Deblain, est certainement le plus cruel des supplices ?