Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On n’en trouvait pas moins que M. Babou avait été bien dur et bien sévère en isolant aussi longtemps Mme  Deblain.

Il lui avait à peine permis de recevoir quelques lignes de son père et de lui répondre, à la condition qu’il prendrait connaissance de ces lettres avant qu’elles fussent remises à leurs destinataires.

Profondément humiliée de cette mesure, la jeune femme n’avait jamais adressé à M. Panton et à Mme  Gould-Parker que quelques mots chaque matin, pour leur donner de ses nouvelles et les assurer de sa tendresse.

Quant à l’Américain, il était à bout de patience ; il ne parlait de rien moins que d’étrangler tout le parquet de Vermel, lorsqu’il reçut enfin l’autorisation de voir son enfant.

Le gros Elias, accompagné seulement du révérend, car sa fille aînée était allée passer quarante-huit heures à Paris, ne fit qu’un bond de l’hôtel du Lion-d’Or à la prison des Carmes. Il est aisé de comprendre ce que fut la première entrevue de ce père indigné avec sa fille prisonnière.

Le brave Panton, qui, nous le savons, n’était rien moins qu’expansif, éclata en sanglots lorsque la jeune femme se jeta dans ses bras puis, couvrant de baisers son visage amaigri, il la garda contre son cœur en murmurant :