Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/332

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sur le volet, que la pauvre Mme  Deblain allait comparaître !

Non seulement elle aurait à se défendre de l’odieuse accusation relevée contre elle, mais il lui faudrait le faire en présence de ces gens de son monde, qui avaient été ses hôtes, ses amis, les courtisans de sa fortune et de sa beauté ; en face de ces femmes dont elle n’ignorait pas la haine, dont les basses jalousies l’avaient toujours surveillée, dont les regards ironiques allaient lui dire toute leur joie hideuse de son abaissement.

Comment M. de La Marnière n’avait-il pas hésité adonner ainsi la malheureuse en spectacle ?

Certains disaient que le président des assises n’avait osé faire autrement mais d’autres insinuaient que, s’il avait agi de la sorte, c’est que les débats devaient peut-être tourner à la confusion de ceux qui les avaient provoqués, et qu’il espérait la réhabilitation de Mme  Deblain aussi éclatante que l’accusation était imméritée.

Il est alors aisé de comprendre si la curiosité de tous avait atteint son paroxysme, et avec quel souci de ne pas arriver après le lever du rideau, les personnes que leurs sièges réservés attendaient vinrent en prendre possession dès dix heures du matin, bien que l’audience ne dût être ouverte qu’une heure plus tard.

Mmes  Lachaussée et Babou, arrogantes et plus