Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/348

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trois jours avant l’ouverture des débats, conformément à la loi, qu’il ferait entendre Dumont, le cocher de Mme  Deblain, et un sieur Adrien Millet, employé de l’octroi à Vermel.

Dès que les témoins se furent retirés, pour ne plus revenir que dans l’ordre où ils seraient appelés, l’honorable M. de La Marnière commença l’interrogatoire.

Ce fut d’abord à Mme  Deblain qu’il s’adressa :

— Vous savez de quoi vous êtes accusée, lui dit-il. Vous avez refusé de répondre au cours de l’instruction. Peut-être pensiez-vous qu’il en est en France ainsi que dans votre pays, où les accusés ne doivent pas être interrogés. Votre intention est-elle de garder le même silence en face de MM. les jurés ? Vous en avez le droit. Si vous éprouvez quelque peine à vous lever, vous pouvez rester assise.

La pauvre femme, qui avait repris un peu de calme, inclina légèrement la tête pour remercier le président de cette marque de bienveillance et, après s’être recueillie pendant quelques secondes, elle répondit avec une certaine fermeté, sans trop s’émouvoir de tous les regards fixés sur elle :

— Je suis prête à donner les explications nécessaires sur celles de mes actions que la justice a le droit de connaître. Si j’ai agi autrement à l’égard de M. le juge d’instruction, c’est que, dès les premiers moments de ma comparution devant lui, il