Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/366

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— Encore quelques instants de courage ; bientôt, nous serons vengés tous deux !

Après avoir salué la cour et le jury, le docteur américain commença en ces termes, d’une voix nette, distincte, qui devait parvenir jusqu’au fond de la salle :

— Chargé par M. le juge d’instruction Babou des recherches médico-légales tendant à fixer les causes de la mort de M. Deblain, décédé depuis vingt jours, M. le docteur Plemen, après avoir pratiqué l’autopsie du corps du défunt et soumis les organes qu’il en avait enlevés à l’analyse chimique, a conclu à un empoisonnement par des sels de cuivre, sulfates, acétates ou arséniates.

« Eh bien ! j’affirme, moi qui me suis également livré au même examen, que, si ces organes contiennent en effet du cuivre, ils n’en renferment pas une quantité suffisante pour avoir pu occasionner la mort de celui que la justice pense avoir été empoisonné par l’un de ces sels. Et cela d’autant plus que des indices certains démontrent scientifiquement qu’il se pourrait que ce corps, au moment où la vie l’a abandonné, renfermât moins de cuivre que vingt jours plus tard.

Un mouvement de stupeur et d’incrédulité s’étant produit à ces mots, dans l’auditoire, et le procureur général, ainsi que le procureur de la République et le juge d’instruction, les ayant accueillis par un sourire narquois, Maxwell fixa ces