Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/384

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

but d’égarer la justice. Est-ce qu’un savant tel que vous, à moins qu’il n’y ait intérêt, peut se tromper ainsi que vous l’avez fait ! Est-ce vrai, tout cela, monsieur le docteur Plemen, l’auteur de ce travail sur les anesthésiques et les ptomaïnes, dont la lecture a si justement émerveillé l’Académie de médecine, dans sa séance du 23 septembre dernier ?

— Oui, tout cela est exact, tout cela est vrai, répondit, d’une voix stridente, l’ancien ami de Raymond, en quittant brusquement son siège.

Son visage était empreint d’une sorte d’énergie sauvage.

— Le coupable, alors ? fit Maxwell.

— Vous pensez bien que je ne vous cacherai pas son nom, puisque je vous ai laissé parler et que vous êtes ici, vivant, seul avec moi, c’est-à-dire en face d’un homme qui vous attendait et pouvait, en vous brûlant la cervelle, se défaire de vous.

L’Américain, les bras croisés sur sa poitrine, n’accueillit ces mots que par un sourire ironique.

— Mais vous êtes brave, reprit Plemen ; vous êtes venu sans crainte ; vous avez bien fait. Vous ne supposez pas que j’aurais laissé condamner Mme  Deblain ou qu’après sa condamnation, si ceux qui la jugent avaient été assez aveugles pour la prononcer, je n’aurais pas rendu sa réhabilitation éclatante. Mais j’attendais lâchement ; j’espérais que les débats se poursuivraient à la honte de ses