Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/418

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qu’au point du jour. C’est par orgueil professionnel que j’ai masqué cette horrible méprise dans mon rapport médico-légal.

« Je ne pouvais croire que cette faute inexplicable conduirait en cour d’assises deux innocents. J’en demande pardon à la justice, à Mme  Deblain et à M. Félix Barthey, Au moment où je fais cette déclaration, je n’ai plus que quelques minutes à vivre, et il suffira de faire l’autopsie de mon cadavre pour y reconnaître les mêmes phénomènes de l’intoxication foudroyante à laquelle a succombé M. Deblain. »

Nous renonçons à peindre l’impression sous laquelle demeurait la foule. C’était tout à la fois de la stupéfaction et de l’épouvante. Elle osait à peine manifester sa joie de la preuve qui lui était donnée de la monstrueuse erreur judiciaire qui avait failli se commettre.

Quant aux ennemis acharnés de Mme  Deblain, ils étaient altérés, muets, et baissaient la tête.

Cependant M. Lachaussée s’était brusquement levé.

— Monsieur le président, dit-il, en présence de ce qui se passe, je pose des conclusions tendant au renvoi de l’affaire à une autre session pour un complément d’instruction.

L’auditoire fit aussitôt entendre un murmure de blâme.

— Nous prions la cour, s’écria Me  Langerol,