Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/89

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tement préparé, dans tous les camps, sa candidature à la députation.

Tel était le chef-lieu de Seine-et-Loire, avec ses défauts et ses qualités de grande ville de province, avec ses divisions de castes et ses groupes divers, au moment où on n’y put douter plus longtemps du mariage de M. Deblain, car, en débarquant au Havre, il avait télégraphié son retour à son ami Plemen ; puis il lui avait écrit qu’il ne s’arrêterait à Paris qu’une huitaine de jours et rentrerait bientôt à Vermel avec sa femme, charmante et jeune Américaine, née Rhéa Panton.

Raymond terminait sa lettre ainsi :

« Eh ! que veux-tu, mon cher Erik, il paraît qu’il faut toujours en finir par là !

« Tu y arriveras toi-même. D’abord, un docteur marié et père de famille inspire davantage confiance : de plus, tu trouveras aisément, plus aisément encore que je ne l’ai fait, car tu es un savant, un homme célèbre et un beau garçon, une gentille petite femme pour te rendre heureux.

« Je compte donc que tu ne me plaisanteras pas trop ! Ce sera bien assez des sorties furieuses de mon honorable tante Dusortois, surtout lorsqu’elle saura que sa nouvelle nièce est protestante ! C’est pour le coup qu’elle va désespérer de mon salut !

« Quant à toi, je suis certain que, dès que tu connaîtras ma femme, tu ne songeras plus qu’à envier mon sort. »