Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/91

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n’y a que les Français pour avoir de ces privilèges-là ! Et Paris, Paris ! Marie-toi vite avec un brave garçon qui t’y amènera. Maintenant que j’y ai vécu pendant quinze jours, si j’étais jeune fille, j’épouserais même mon cousin Archibald, pour y rester ! »

Cette lettre allait se croiser sur l’Océan avec la correspondance de la famille Elias.

En effet, quelques jours après, Rhéa reçut par Jenny des nouvelles de ceux qu’elle avait laissés à Philadelphie.

« Je ne saurais te dire, chère petite sœur, lui écrivait la jeune fille, combien la maison est triste depuis ton départ. Notre père et notre mère sont toujours les mêmes ; le premier, assez indifférent ; la seconde, douce et tendre. Mais maintenant que tu n’es plus là, je suis livrée, sans défense, aux Thompson père et fils et à miss Gowentall.

« Notre oncle Jonathan ne m’épargne aucun sermon ; notre cousin Archibald tourne autour de moi, car si je ne suis pas aussi jolie que toi, ni aussi gaie, ni aussi spirituelle, je n’en ai pas moins, comme toi, cent mille dollars de dot ; mais pas plus que tu ne l’as jamais eue, je n’ai l’envie de m’appeler Mme la Révérende.

« Quant à miss Gowentall, ne s’était-elle pas imaginée, dans le but de m’accompagner le matin à Fairmount-Park, d’apprendre à monter à cheval ! Heureusement qu’après une demi-