Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/107

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Je fis un bond de frayeur.

De la corbeille s’étaient élancés deux serpents qui, aux premières notes d’un chant monotone que se mit à entonner l’Hindou, commencèrent à danser autour de lui.

Sir John me rassura du regard. Nous étions tout simplement en face de mallas ou charmeurs de serpents, qui ne s’étaient arrêtés que pour nous donner un spectacle de leur façon.

Le psylle indien, après avoir fait faire à ses élèves quelques tours de danse, se mit à les exciter en les frappant avec une petite baguette qu’il tenait à la main. Les reptiles se dressèrent alors sur leurs queues. Leurs mâchoires se dilataient et se gonflaient de colère, leurs langues fines et longues s’agitaient avec des sifflements. L’Indien redoubla ses agaceries en offrant à la morsure des serpents des morceaux de bois ou des pierres. Imitant immédiatement ses compagnons qui, effrayés, élargissaient le cercle, je me reculai de quelques pas.

Soudain le charmeur poussa un cri de terreur. Un des reptiles, une vipère naja dont j’avais remarqué les brillantes couleurs, venait de s’élancer sur son maître, et lui avait fait au bras une telle morsure que le sang en jaillissait avec force.

Je savais la morsure de la naja aussi terrible que celle de la copra et je tremblais pour le pauvre diable, lorsque je vis deux ou trois des mallas se diriger vers nous et nous tendre la main. — Je com-