Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étranges, ses idiomes variés, ses populations bruyantes et criardes, ses temples à l’aspect bizarre et son existence paresseuse et endormie.

Puis, comme une barrière infranchissable bordant tout cela, cette mer toujours mugissante de la côte de Coromandel, avec sa barre blanche d’écume et ses effrayantes tempêtes.

En entrant à l’hôtel je trouvai un mot de Wilson.

— Rien ne s’opposait à notre départ pour le lendemain.

Au point du jour, sir John et moi, nous étions sur la plage ; Wilson n’était pas redescendu à terre.

Sur la côte de Coromandel, l’embarquement n’est ni plus agréable ni plus facile que le débarquement. Deux fois la chelingue qui nous attendait fut mise à flot, et deux fois la lame impitoyable rejeta sur le rivage, nous, notre chelingue et les malheureux Indiens que s’efforçaient de l’entraîner au large.

Profitant d’un moment favorable où la lame se formait plus lentement, nos hommes parvinrent enfin à nous faire franchir la première vague, et, après force cris, mouvements et coups d’avirons, nous glissâmes sur la barre qui, cette fois, voulut bien ne nous pas jouer un plus mauvais tour que de nous couvrir d’eau et de sable.

Nous fûmes bientôt à bord.

L’équipage virait au cabestan. Wilson, qui nous